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Covid-19 a fourni la preuve définitive que les ressources naturelles de l’Afrique ne profitent pas à ses citoyens

Accra, le 24 Mars 2020 - Les estimations des pertes annuelles à cause des flux financiers illicites (FFI) en Afrique ont grimpé à 88,6 milliards de dollars selon un rapport intitulé ‘Lutter contre les flux financiers illicites pour le développement durable en Afrique’ publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en 2020. Ce rapport a été publié dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui a vu le déficit de financement pour les services de base comme la santé et l'éducation qui étaient auparavant sous-financés s’étendre encore plus.

Avant Covid-19, la réalisation des objectifs de développement durable d'ici 2030 était incertaine pour de nombreux pays africains. La pandémie a aggravé ces problèmes de développement avec des statistiques indiquant qu'en raison de Covid-19, entre 28 et 40 millions de personnes en Afrique devraient tomber dans l'extrême pauvreté, avec 30 millions de personnes susceptibles de perdre leur emploi.

Le paradoxe est que l'Afrique, se trouve dans cette position difficile malgré son abondance en ressources naturelles. Plus précisément, cela fait 10 ans que la Vision Minière Alternative (Alternative Mining Vision [AMV]) a été créée, mais l'Afrique ne semble pas avoir compris comment tirer pleinement parti de ses propres ressources.

En conséquence, la campagne Arretez l’Hémorragie (STB), dirigée par six organisations de la société civile panafricaine qui cherchent à promouvoir des approches innovantes de la société civile aux niveaux national, sous-régional et international pour répondre à cette préoccupation. Compte tenu de l'importance économique des industries extractives telles que le pétrole, le gaz et les minéraux en Afrique, il est grand temps que ces ressources soient mises à profit pour mobiliser les revenus indispensables et répondre aux besoins immédiats de l'Afrique tels que l'achat de vaccins, ainsi que d'autres préoccupations à long terme de la pauvreté et des inégalités. «Le développement de l'Afrique dépend fortement de la façon dont nous mobilisons des ressources au niveau national grâce à une gestion efficace de nos ressources naturelles», déclare Benedict Doh, directeur financier de Ghana Integrity Initiative.

Dans ce contexte, le consortium STB dirigé par des partenaires d'Afrique de l'Ouest et soutenu par le Réseau pour la Justice Fiscale Afrique (RJFA), se réunira à l'hôtel Alisa à Accra, au Ghana, les 23 et 24 mars pour évaluer les progrès de la domestication et de la mise en œuvre de l'AMV et des développements régionaux et internationaux affectant la fiscalité du secteur extractif en l'Afrique. À propos de la conférence, Chenai Mukumba, responsable de la recherche sur les politiques et du plaidoyer au RJFA, déclare: «Vu la contribution significativedes FFI, la campagne STB est ravie de lancer l'engagement multipartite qui s'appuyera sur le travail déjà accompli pour arrêter les FFI en Afrique de l'Ouest». La réunion relancera la campagne et appellera les gouvernements et les multinationales à arrêter l'hémorragie des revenus en Afrique.

Contact: Cynthia Umurungi, Chargée de communication,

Courriel: cumurungi@taxjusticeafrica.net